OBJECTEUR DE CONSCIENCE par SHAOLIN
(LE MONASTER "A L'Instinct Volume 2 ")

   

Enfin seul, cloîtré dans mon antre
La rage au ventre, sur ma feuille je me concentre
Mon encre a ce goût âcre que lui confère l'amertume
Il faut que je me pondère, ça me perturbe, toutes ces affaires me fument
Je l'avoue : je suis à bout, à genoux, déstabilisé
Trop dég' de l'absence de mes collègues, j'en reste fragilisé
L'ego tant prédominant
J'en ai oublié que l'humilité rendait omniscient
A quoi me sert un opticien aux petits soins
Quand ma stupidité m'aveugle au quotidien
Planer trop haut, ne pas soigner ses propos fait de nous une cible
Je pète les plombs et je suis à cours de fusible
Me voir subir la haine pourrait suffire à éteindre la flamme
Mais je protège ma passion de la main
Et repars où le silence m'acclame
Pas besoin que je m'acharne dans ce vacarme
Pour eux c'est une guerre
Ca m'ulcère, je vis en paix et pas d'arme
Je les laisse à ce temps peu clément n'aimant pas trop ce climat
Et remets le cap vers l'éden ensoleillé de l'anonymat.

Déconfit par les brûlures des projecteurs
Je me fous de ces conflits : je suis objecteur de conscience
Prospecteur de mes propres pensées
Le bilan est concis : je ne veux pas ramper mais rapper en paix

Lassé de ces embrouilles basées sur des broutilles
Je ferme les écoutilles sur les grenades qui se dégoupillent
Tant de douilles sur mon seuil
Andouille, je me croyais à l'abri, bien mal m'en a pris
Je voulais que mon tas de récits voyage et se répande
Que ceux qui apprécient écoutent, les autres n'auraient qu'à changer de route
Moi comblé ? Non, c'était sans compter
Sur le quota de mécontents haineux que j'allais rencontrer
J'aurais dû les ignorer, pas assez timoré
Tout comme ceux que j'ai laissé dans la gamelle de mon expérience picorer.
Mes titres sont passés au second plan
Et Shao fait le pitre au premier, d'orgueil se gonflant
Puis j'ai pris des claques, ce fût le déclic, changement de tactique :
Fuir ce micmac peu sympathique, retrouver ma clique
Ces aliens aliènent, je perds haleine
Mais me réconforte que mes sons sortent des enceintes sans césarienne
La scène une arène : on ne veut plus faire bien mais faire mieux
Pour ceux qui n'y parviennent pas sois certain qu'ils vont faire feu
Et seront fiers d'eux : pour eux c'est une guerre
Je quitte leurs terres stériles et m'exile à des années lumière
Sur un astre tapi au fin fond de la galaxie
De l'isolement né le calme et du calme l'ataraxie.

Déconfit par les brûlures des projecteurs
Je me fous de ces conflits : je suis objecteur de conscience
Prospecteur de mes propres pensées
Le bilan est concis : je ne veux pas ramper mais rapper en paix (x2)

   


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